Tout le monde a déjà entendu parler de la quantité d’énergie consommée par l’extraction de bitcoins. Une seule transaction en BTC nécessite plus de 2 264 kilowattheures (kWh) d’électricité, soit assez pour faire bouillir 1 500 bouilloires. Mais le bitcoin n’est pas le seul à connaître ce problème. D’autres crypto-monnaies qui utilisent le même mécanisme de consensus “proof of work” (PoW) sont confrontées au même problème.
Comment les crypto-monnaies peuvent-elles être plus durables pour l’environnement ?
Elon Musk, PDG de Tesla, a rencontré les PDG des principales sociétés nord-américaines d’extraction de crypto-monnaies au sujet de leur consommation d’énergie. Le résultat a été la création d’un nouveau conseil minier Bitcoin pour promouvoir la transparence énergétique.
Le Crypto Climate Accord est une initiative, soutenue par 40 projets, dont l’objectif est de faire fonctionner les blockchains avec 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2025 et de faire en sorte que l’ensemble du secteur des crypto-monnaies atteigne des émissions nettes nulles d’ici 2040.
Elle vise à “décarboniser” les blockchains en utilisant des méthodes de validation plus efficaces sur le plan énergétique, en incitant les systèmes de preuve de travail à se situer dans des zones où l’énergie renouvelable est excédentaire et peut être exploitée, et en encourageant l’achat de certificats pour soutenir les producteurs d’énergie renouvelable, tout comme les compensations de carbone soutiennent les projets verts.
Ethereum vise à réduire sa consommation d’énergie de 99,95 % d’ici à 2022 en adoptant un système de validation alternatif appelé “proof of stake”, comme l’ont fait quelques petites crypto-monnaies. La preuve d’enjeu ne nécessite pas de puissance de calcul pour résoudre des énigmes afin d’obtenir le droit de vérifier les transactions. Il fonctionne plutôt comme une loterie. Pour être pris en compte, les validateurs potentiels mettent en jeu leurs pièces d’Ethereum (ETH) ; plus ils mettent en jeu, plus ils ont de chances d’être sélectionnés au hasard par le système pour être le validateur.
Le système garantit la sécurité, car si les validateurs trichent ou acceptent de fausses transactions dans le bloc, ils perdent leur mise et sont bannis du réseau. Lorsque le prix de l’ETH augmente, les enjeux prennent de la valeur et la sécurité du réseau augmente, mais les besoins en énergie restent constants. Certains craignent toutefois que la preuve d’enjeu ne donne plus de pouvoir aux personnes possédant le plus d’ETH, ce qui conduirait à un système moins décentralisé.
D’autres idées pour rendre les crypto-monnaies plus écologiques consistent à déplacer les opérations de bitcoin à proximité des champs pétrolifères, où l’on peut exploiter le méthane habituellement brûlé, l’acheminer vers des générateurs et utiliser l’énergie pour l’extraction de bitcoins. Une partie de l’extraction de bitcoins est prévue dans l’ouest du Texas, où l’énergie éolienne est abondante. Comme il y a parfois plus d’énergie éolienne que les lignes de transmission ne peuvent en supporter, les mines de bitcoins situées près des parcs éoliens peuvent utiliser leur énergie excédentaire.
Quelles crypto-monnaies sont respectueuses de l’environnement ?
Il est désormais possible de trouver une plateforme de trading pour mes besoins et il faut savoir que certaines crypto-monnaies ont intégré les énergies renouvelables dans leur modèle opérationnel, en les associant à des méthodes de validation alternatives pour créer un jeton qui utilise beaucoup moins d’énergie que ses prédécesseurs.
Cardano est une crypto-monnaie PoS construite sur une blockchain évaluée par des pairs, développée par l’un des cofondateurs d’Ethereum. Les gens achètent des unités de Cardano pour devenir membres du réseau au lieu de miner de nouvelles pièces, ce qui signifie qu’elle utilise des ordres de grandeur d’énergie en moins que quelque chose comme le bitcoin. Cette structure permet également à Cardano de s’adapter à l’augmentation de la demande sans entraîner une hausse stratosphérique de la consommation d’énergie.
Stellar est un réseau blockchain économe en énergie qui utilise sa crypto-monnaie lumen (XLM) pour faciliter les paiements mondiaux. Son mécanisme de consensus fonctionne plus rapidement que la preuve de travail et même la preuve d’enjeu, en s’appuyant sur un groupe de nœuds de confiance pour authentifier les transactions. Les gens peuvent échanger des fiats et des crypto-monnaies par l’intermédiaire du réseau Stellar, et l’utiliser comme un moyen d’envoyer des choses comme des transferts de fonds à travers les frontières sans encourir de frais élevés ou de longs délais de transaction.
Nano est une autre crypto à faible consommation d’énergie qui existe depuis 2015. Elle ne repose pas sur l’exploitation minière, mais utilise plutôt la technologie “blockchain lattice” qui crée des blockchains d’utilisateur pour tous les membres du réseau Nano. Les transactions sont confirmées par le vote représentatif ouvert (ORV), où les représentants élus par les membres du réseau font office de validateurs. Il permet aux utilisateurs d’effectuer des transactions en peer-to-peer sur leurs propres blockchains au lieu de devoir utiliser la blockchain du réseau principal, ce qui réduit le temps et l’énergie nécessaires.
Hedera Hashgraph est une crypto-monnaie qui pourrait rivaliser avec les principaux processeurs de paiement comme Visa en termes de transactions par seconde tout en utilisant beaucoup moins d’énergie que le bitcoin. Les transactions sont traitées en parallèle plutôt que linéairement, ce qui rend Hedera plus rapide que les crypto-monnaies traditionnelles comme le bitcoin. La société affirme que son réseau peut traiter jusqu’à 100 000 transactions par seconde. Les créateurs d’Hedera utilisent également son réseau pour mettre en place des projets de développement durable, comme leur logiciel de suivi de l’énergie Power Transition.
